Communiqué de presse « Coquelicots » pour le 07/02/2020
« Le Collectif des Coquelicots de la Thur appelle à se rassembler Vendredi 7 février 2020 à 18h30 devant la mairie de Saint-Amarin pour exiger l’interdiction de tous les pesticides de synthèse.
Après la demie bonne nouvelle surprise de l’interdiction de 36 produits à base de glyphosate sur 69, la douche froide est tombée avec l’autorisation de la mise sur le marché d’une nouvelle molécule, le SDHI (fongicides s’attaquant aux champignons), potentiellement dangereuse pour l’abeille, le lombric et pour l’Homme ; elle peut entraîner des encéphalopathies sévères, des cancers du rein et du système digestif, des tumeurs du système nerveux, bref un cocktail lourd de menaces pour notre santé et la biodiversité.
750 millions d’euros dans des plans écophyto successifs étaient censés réduire de moitié la quantité de pesticides déversés dans les champs ; les derniers chiffres du Ministère de l’agriculture, publiés début janvier, indiquent que l’utilisation des pesticides a augmenté de 24 % en 2018, et de 25 % en une décennie, ce qui nous amène, excusez du peu, à 800 000 tonnes/an. Une telle hausse, spectaculaire, n’avait jamais été enregistrée depuis la mise en place de cet indicateur, en 2008, dans le cadre du premier plan Ecophyto. Ces chiffres prouvent à eux seuls l’échec total de ces plans.
Lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale le 21/01/2020, les associations Générations Futures, France Nature Environnement et Nous Voulons des Coquelicots, ont demandé l’abrogation de l’autorisation de mise sur le marché de trois pesticides à base de SDHI : le Keynote et l’Aviator Xpro, produits par Bayer et le Librax, produit par BASF.
Pour conclure, François Veillerette, directeur de Générations Futures a déclaré : « Cette situation n’est pas acceptable pour nos organisations et visiblement il faudra encore une fois en passer par la justice pour espérer obtenir gain de cause. Au-delà de ce sujet des SDHI, c’est toute la politique d’évaluation et d’homologation des pesticides qu’il faut remettre à plat (…). Plus largement, il faut sortir notre agriculture de sa dépendance aux pesticides : c’est le sens de l’Appel des Coquelicots et de l’Initiative Citoyenne Européenne lancée par plus de 90 organisations européennes et qui demande la fin des pesticides de synthèse au sein de l’UE dans les 15 ans qui viennent ».
Le Collectif de la Vallée appelle plus que jamais les citoyennes et les citoyens à renforcer l’action afin d’obtenir pacifiquement l’interdiction de tous les pesticides néfastes pour la santé publique, la biodiversité et l’environnement en général, aussi bien dans l’agriculture que dans les usages domestiques. »
Pour vous informer et rejoindre l’Appel des Coquelicots :
Les « Coquelicots de la vallée de la Thur » : thurecotransports@gmail.com
Site national : https://nousvoulonsdescoquelicots.org
France Nature Environnement : https://www.fne.asso.fr/
Générations Futures : https://www.generations-futures.fr/
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Le 14 janvier 2019, suite à l’alerte d’un collectif de scientifiques, l’Anses publiait un avis relatif à l’évaluation du signal concernant la toxicité des fongicides inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHI). A partir de l’examen de l’ensemble des données scientifiques actuellement disponibles, réalisé par un groupe d’experts indépendants, l’Anses concluait à l’absence d’alerte sanitaire pouvant conduire au retrait des autorisations de mise sur le marché de ces fongicides. Elle lançait cependant un appel à la vigilance au niveau européen et international, et soulignait la nécessité de renforcer la recherche sur de potentiels effets toxicologiques chez l’Homme.
Le traitement de ce signal concernant les fongicides SDHI se poursuit depuis janvier 2019 dans trois directions : la définition et le financement de travaux de recherche spécifiques, la détection d’éventuels effets sanitaires pouvant être observés sur le terrain via les dispositifs de surveillance existants, et enfin les échanges avec les organismes de recherche et les agences sanitaires chargées de l’évaluation de ces substances, notamment l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Fin 2019, l’Anses s’est à nouveau saisie de la question des SDHI et mobilise ses collectifs d’experts dans l’objectif de passer en revue les données de la littérature les plus récentes et d’en tirer d’éventuels enseignements nouveaux par rapport à l’expertise menée en 2018. Les premiers résultats seront partagés au premier semestre 2020.
Fongicides SDHI : les scientifiques tirent la sonnette d’alarme
Ils sont affiliés au CNRS, à l’Inserm ou encore à l’Inra, mais ils ont un sujet d’inquiétude en commun : les SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase). Ces substances synthétiques largement utilisées en agriculture ne sont pas anodines pour la santé humaine.
70 % des cultures de blé utiliseraient des SDHI
À moins que vous ne soyez agriculteur, sans doute n’en avez-vous jamais entendu parler, et pour cause : les SDHI sont une classe de produits phytosanitaires relativement récents, ils n’ont été autorisés qu’à la fin des années 2000.
Alors, de quoi s’agit-il ? Les SDHI ou inhibiteurs de la succinate déshydrogénase, sont des fongicides, des molécules censées tuer les champignons et les moisissures. Leur mode opératoire est particulièrement violent : ils bloquent l’activité de l’enzyme succinate déshydrogénase, laquelle rend possible la respiration cellulaire. Ne pouvant plus respirer, les champignons et autres moisissures meurent.
Les SDHI s’utilisent aussi aisément sur les cultures céréalières que sur les pommes de terre, les tomates, les agrumes ou encore le raisin. Ils peuvent être incorporés directement à la semence lorsqu’elle est génétiquement modifiée, ou bien être pulvérisés sue les cultures.
En France, 70 % des champs de blé et 40 % des cultures d’orge seraient traités avec ces produits.
Fongicides SDHI : bientôt une saisine de l’EFSA ?
Cependant, les SDHI ne sont pas sans danger pour l’homme. Et c’est ce point précis qui inquiète les scientifiques signataires de la tribune. Les SDHI seraient en effet responsables de l’apparition d’encéphalopathies sévères, de certains cancers du rein et du système digestif, de la maladie de Parkinson, et perturberaient la mobilité des spermatozoïdes.
L’association Générations futures, inquiète elle aussi au sujet des SDHI, appelle l’Anses à réexaminer en urgence l’évaluation des SDHI et à suspendre immédiatement de leur autorisation. L’association préconise également une saisine de l’EFSA, l’autorité européenne en charge de la sécurité alimentaire, pour qu’une décision soit prise au niveau européen.
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21 janvier 2020 – Assemblée nationale
Conférence de presse « Les pesticides SDHI devant la justice »
Pierre Rustin, chercheur, François Lafforgue et Hermine Baron, avocats, Fabrice Nicolino, Nous voulons des coquelicots, François Veillerette, Générations futures, Thibault Leroux, France Nature Environnement, Delphine Batho et Loïc Prud’homme, députés, Joël Labbé, sénateur, Benoît Biteau, député européen