Manif anti Cyclamen à Malmerspach
Ce samedi 25 mai, une soixantaine de riverains en colère contre l’implantation d’une industrie de recyclage de métaux non ferreux (voir sur ce site nos deux articles précédents) se sont donnés rendez vous afin d’alerter la population limitrophe des dangers environnementaux conséquents. Ce RDV, avec une distribution de tract (ci-dessous) eu lieu au rond-point menant à Malmerspach ce samedi 25 mai au matin.
Pour clore la manif bon enfant, un cortège s’est formé pour aller remettrez en mairie du village la liste de onze arrêtés préfectoraux (découvrir la liste ci-dessous) concernant l’Affaire Citron, où l’initiateur et DG de CITRON recycle son projet à Malmerspach avec Cyclamen.
Le tract des riverains du 24 mai 19 :
Qu’est-ce qu’il vous prend, M. Tacquard ?!…
En validant précipitamment l’octroi d’un Bail Précaire à la Société Cyclamen, alors que la Consultation Publique en Mairie de Malmerspach n’est même pas encore achevée, faisant fi des nombreuses inquiétudes que nous vous exprimons depuis 4 mois, vous nourrissez les doutes, la détresse et la méfiance de vos administrés.
Vous persistez à prendre parti inconsciemment pour un industriel controversé au mépris des risques que vous faites courir aux habitants de la vallée. Et ce, malgré la myriade d’informations accablantes qui, faute d’avoir été découvertes en amont par vos services, devraient aujourd’hui vous alerter et finir de vous convaincre que le risque dépasse largement les maigres avantages que la Communauté de Communes aurait dans cette affaire.
Peu vous importe que le paisible village de Malmerspach, qui ne demandait rien à personne et essayait de reconstruire une belle Solidarité villageoise, se trouve fracturé et divisé en camps sans doute irréconciliables pour longtemps. Seul compte pour vous d’avoir raison, quels que soient les dégâts humains et écologiques que cela provoque. La question n’est pas « Est-ce que ? » mais « Quand ? » ce mauvais choix deviendra un problème dommageable pour la Communauté de Communes, pour la vallée et ses habitants ?
Vous allez sans doute quitter la présidence de la Com Com en 2020. Nous n’osons pas imaginer que vous allez laisser au maire du village le soin de se dépêtrer dans le futur avec cet héritage ? Vous en lavez-vous les mains d’avance ?
Qu’en est-il du plus élémentaire principe de précaution auquel, en tant que représentant de la collectivité, vous êtes tenu ? Quand allez-vous prendre une position raisonnée ? Aujourd’hui ? Une fois qu’un scandale de santé publique éclatera ? Jamais ?
Si ce n’est pas du mépris pour vos concitoyens, cela y ressemble bigrement ! Par avance, vous vous asseyez sur leurs avis qui s’appuient pourtant sur des données indiscutables.
Mais qu’est-ce qu’il vous prend M. Tacquard ?
Et que dire de l’opacité financière qui règne dans cette affaire. Mis à part l’affirmation qu’il y aurait un investissement de 2 millions d’euros, on ne sait rien, absolument rien sur le ou les véritables investisseurs.
Et quand il y a du flou… il y a un loup !…
A Malmerspach en 2019, comme au Havre en 1997, il utilise les mêmes ficelles pour enfumer ses interlocuteurs.
Ainsi, au Havre, il vendait aux élus un procédé REVOLUTIONNAIRE qui allait transformer le PLOMB en OR !
Ici, il fait rêver et subjugue certains élus en évoquant des machines ultra modernes utilisant l’intelligence artificielle pour transformer des MÂCHEFERS ou autres déchets souillés en METAUX PURS.
Et à qui fera-t-on croire qu’il n’y aura aucun rejet de particules fines dans l’air ? Des filtres sont installés : cela veut bien dire ce que cela veut dire ! Ils retiendront certaines particules et en laisseront échapper d’autres, non mesurables, qui s’évacueront avec les eaux de ruissellement…
M. Tacquard, vous acceptez sans broncher que soient transportées 30 000 tonnes de déchets – dont on ne sait pas précisément ce qu’ils sont – au fond d’une vallée, pour les trier, en prétextant que Malmerspach est le lieu le plus proche d’un port fluvial de containers. Faut-il en rire ou en pleurer ?
Comment ne pas s’étonner que ce citoyen suisse persiste à développer ses activités en France ? Sans doute notre législation indulgente pour les pollueurs et qui, au contraire de la Suisse, encourage cette fuite en avant ?! Et tout le monde, excepté vous, M. Tacquard, aura bien compris que Malmerspach récupérera une bonne partie des mâchefers suisses, ce pays étant trop heureux de se débarrasser à bon compte d’une industrie polluante dont elle ne veut pas.
Encore une fois :
Mais qu’est-ce qu’il vous prend M. Tacquard
de semer à ce point le désordre dans nos vies ?
Est-ce bien là votre rôle ?
Les riverains en colère : collectifmalmerspach@yahoo.com
https://www.facebook.com/Des-riverains-de-Malmerspach-en-col%C3%A8re-608613196268500/
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Émis entre juin 1999 et janvier 2007 par le Préfecture de Seine Maritime, voilà une liste de 13 arrêtés visant la société CITRON (d’autres restent à découvrir). Ils sont consultables directement en cliquant sur le lien correspondant :
1) Arrêté préfectoral du 8 juin 1999. Suite à un incendie dans la halle de stockage de la SA CITRON (A29 fermée à la circulation pendant une heure), des prescriptions sont adressées à la société et un rapport d’analyse de l’incendie est demandé.
2) Arrêté préfectoral du 17 juin 1999. Comme de nombreuses non-conformités sont constatées, la société CITRON est mise en demeure de les respecter, notamment d’évacuer un stock de déchets liquides inflammables avant le 5 juillet 1999.
3) Arrêté préfectoral du 18 septembre 2000. Suite à un nouvel incendie (accompagné d’explosions) qui s’est déclaré le 20 juillet 2000, il a été procédé à une inspection de la société le 4 août 2000 d’où il ressort qu’il subsiste toujours de nombreuses non-conformités. Il s’ensuit, notamment, de nouvelles prescriptions de prévention anti-incendies et l’obligation de supprimer un stockage non autorisé.
4) Arrêté préfectoral du 23 novembre 2001. Suite à une visite du site le 13 septembre 2001, nouveau constat de plusieurs non-conformités. Il est notamment exigé de la société CITRON de mettre en place des moyens pour éviter des émissions de poussières, récupérer les eaux de ruissellement et supprimer des stockages de déchets non autorisés.
5) Arrêté préfectoral du 3 juin 2002. La société CITRON est mise en demeure de respecter les dispositions d’un arrêté précédent (pris le 27 juillet 2001) qu’elle ne respecte pas.
6) Arrêté préfectoral du 13 décembre 2002. Nouveau constat de l’absence de réalisation d’un aménagement demandé (à savoir l’évacuation de produits stockés en dehors des zones aménagées et installation de refroidissement en continu sous un four).
7) Arrêté préfectoral du 23 juin 2003. Dans à un rapport de l’inspection des installations classées du 9 mai 2003, des non-conformités sont encore constatées. La société CITRON est mise en demeure de respecter les prescriptions d’un précédent arrêté du… 27 juillet 2001 dans un délai de 3 mois (toujours les problèmes de stockage). Suite à une erreur de manipulation informatique, ce document contient deux pages blanches (2 et 4) à ignorer.
8) Arrêté préfectoral du 16 août 2004. Rappel de l’obligation de réaliser une étude sanitaire déjà demandée par un arrêté du 31 janvier 2002. Suite à une erreur de manipulation informatique, ce document contient deux pages blanches (2 et 4) à ignorer.
9) Arrêté préfectoral du 20 août 2004. Suite à une visite du site par l’inspection des installations classées, il est constaté l’absence de mise en place d’un dispositif de prévention de l’envol de poussières pourtant exigée dans un arrêté précédent du 27 juillet 2001. Suite à une erreur de manipulation informatique, ce document contient deux pages blanches (2 et 4) à ignorer.
10) Arrêté préfectoral du 11 janvier 2005. Suite à une visite effectuée le 4 novembre 2004, il est à nouveau constaté que les conditions de stockage ne permettent pas de garantir une sécurité optimale vis à vis d’un incendie. Suite à une erreur de manipulation informatique, ce document contient deux pages blanches (2 et 4) à ignorer.
11) Arrêté préfectoral du 14 juin 2005. Des visites effectuées les 3 mars et 19 avril 2005 par l’inspection des installations classées permettent de constater de nombreuses irrégularités concernant des dépassements de concentration de fluor dans les rejets d’eau de process, des défaillances d’entretien, des défaillances dans l’autosurveillance des rejets de mercure et dans diverses mesures de prévention des risques. Suite à une erreur de manipulation informatique, ce document contient trois pages blanches (2, 4 et 6) à ignorer.
12) Arrêté préfectoral du 22 juin 2005. Lors d’une visite de contrôle le 19 avril 2005, la société CITRON n’a pas pu justifier le traitement des déchets acceptés dans ses installations, notamment celui des déchets mercuriels et des déchets importés. Suite à une erreur de manipulation informatique, ce document contient deux pages blanches (2 et 4) à ignorer.
13) Arrêté préfectoral du 12 janvier 2007. Il mentionne des rapports d’inspection des 17 mai, 13 juillet, 8 septembre, 16 octobre et 12 décembre 2006 qui proposent de nouvelles mesures de mise en demeure à l’encontre de la société CITRON. Car des non-conformités persistent concernant notamment les conditions de stockage qui ne répondent toujours pas aux prescriptions des arrêtés préfectoraux des 27 juillet 2001 et 13 décembre 2005. Suite à une erreur de manipulation informatique, ce document contient une page blanche (la 4) à ignorer.
Les documents ont été déposés à la mairie de Malmerspach pour annexion au rapport STERNE :
Accompagné d’une lettre de présentation, l’ensemble des documents décrits ci-dessus a été déposé le samedi 25 mai 2019 vers midi dans la boîte à lettre de la mairie de Malmerspach.
« Les riverains en colère » (collectifmalmerspach@yahoo.fcom).