Les transports en commun gratuits
c’est maintenant !
Une société du tout marchand, en pleine crises économique, sociale, climatique et sanitaire imposent de faire société autrement. C’est une nécessaire priorité pour désengorger les villes, les zones périurbaines et désenclaver les territoires ruraux. Parallèlement, une opportunité afin de réaliser une véritable transition écologique. Nous récusons l’opposition entre urgence sociale et urgence environnementale, considérons qu’il est possible de permettre à toutes & tous l’accès aux services publics, tout en préservant la planète, et donc de vivre mieux.
Déjà en 1881, les conservateurs étaient vent debout contre l’école publique gratuite. Aujourd’hui, le principe de cet enseignement gratuit n’est plus contesté. Le constat est identique pour la Sécurité Sociale. Choisir la gratuité, est un choix de société par lequel la collectivité décide de garantir un droit : l’éducation, la santé, demain les transports collectifs.
Ce qui relève du bien commun doit être accessible à tous & à toutes : il est prioritaire de répondre aux besoins essentiels de la population et de soustraire à la loi du marché les biens et services publics qui servent l’intérêt commun, tout en veillant à la bonne utilisation de l’argent public et en évitant les gaspillages.
L’étalement urbain et la concentration des emplois dans les agglomérations contribuent fortement à l’usage excessif de la voiture individuelle. Mais ce n’est plus tenable, nous devons changer nos habitudes de déplacement. Une mise en place des transports collectifs de voyageurs (tramway, bus, train) associé à la gratuité est une alternative socialement juste, bonne pour la planète, efficace et crédible.
C’est une mesure de justice sociale
Avec un chômage de masse, un accroissement de la pauvreté et de la précarité, une asphyxie des services publics, la société subit une crise sociale profonde, alors que promesses et dispositions politiques auront tout fait pour en arriver là. La pauvreté s’accroît sans déranger les riches, qui payent peu l’impôt, avec même un taux ridiculement bas pour les plus fortunés, ce qui freine considérablement les budgets des services publics.
Les dépenses de transports impactent fortement les foyers les plus modestes, voire les privent de possibilités de déplacement. Or les tarifications « sociales » ou « solidaires » ne remplissent pas leur rôle : un nombre important de personnes renoncent à faire les démarches et l’existence de différents tarifs suscite des discriminations et des tensions. Aussi, nous avons besoin de mesures fortes. La gratuité des transports permet d’obtenir une plus grande justice sociale, crée un droit à la mobilité et donc à l’ensemble des services publics, qu’il convient également de redévelopper…
C’est bon pour préserver notre environnement et notre santé
Sans aucun doute, les activités humaines sont responsables du dérèglement climatique, notamment à travers les émissions de gaz à effet de serre (GES), en particulier avec l’utilisation des énergies fossiles. Les conséquences ont commencé à être catastrophiques… Or, celles-ci vont s’accentuer, comme tout un-e chacun-e peut le constater : longues canicules systématique ; inondations, dépérissement des forêts ; hausse du niveau des mers et recul des côtes ; acidification des océans ; ouragans plus nombreux et plus violents ; sécheresses, migrations forcées, etc.
Seules solutions, s’attaquer à la racine des problèmes, à savoir, modifier structurellement les modes de transport en étendant la gratuité pour le transport public (hormis TGV, avions et navires de croisière) et favoriser les mobilités douces (marche, bicyclette, roller) en instaurant cette gratuité pour les déplacements du quotidien. Par ailleurs, cela permet de préserver les terres agricoles et les espaces naturels, en clôturant les projets d’artificialisation des sols. Rappelons que plus de 40 000 personnes décèdent prématurément chaque année suite à la pollution atmosphérique.
C’est bon pour une économie plus sobre et plus juste
Les coûts et les nuisances du trafic routier sont considérables : ses conséquences en termes sanitaires, impactent considérablement la santé des populations ; en 2016, les accidents de la route sont à l’origine du milliers de victimes ; les habitant-es des grandes villes perdent jusqu’à 140 heures par an dans les embouteillages ; l’entretien des routes et des parkings coûte des fortunes aux collectivités (alors que cet argent peut être réinvesti pour la gratuité des transports en commun) ; de plus, ce développement allège considérablement le budget des ménages…
En France, la billetterie et les abonnements représentent entre 10 & 25 % du coût total du fonctionnement : bus, dépôts, salarié-es, entretiens… Les 75, ou 90 % restant sont payés par les impôts, il n’y a donc aucune impossibilité à développer cette gratuité, puisque nous payons déjà ce service. Tout n’est que question de politique économique, celle en particulier d’imposer le tout marchand, dans une société où la gratuité serait à bannir.
Partout, la gratuité associée à une amélioration du réseau s’est traduite par une hausse de la fréquentation : + 81 % à Châteauroux, + 172 % à Aubagne, à Dunkerque, cette hausse s’est traduit par une augmentation de 142 % d’utilisation en trois ans, etc. En fait, se sont 80 % de nouveaux usagers qui bénéficient de la gratuité.
Par ailleurs, la gratuité et l’usage massif des lignes exigent des investissements et des embauches supplémentaires… Mais, c’est aussi une autre façon de repenser l’urbanisme, avec moins de parking et de travaux d’entretien, et en organisant des connexions entre réseaux et gares multimodales. Au regard des besoins de financement que cela implique, le « coût de la gratuité » est à relativiser.
L’automobile électrique, une mauvaise solution
La voiture électrique peut être considérée comme une version environnementale du transport individuel, elle se limite en effet à une réduction notable de Co2 durant son utilisation, mais dans le champs écologique, ce n’est que « emplâtre sur une jambe de bois ». Car, le report du GES se portera davantage sur l’ensemble du processus d’électrification, de sa conception au recyclage du véhicule. Par ailleurs, ce véhicule est bien plus onéreux qu’équipé d’un moteur thermique. Ainsi, une catégorie de la population n’aura jamais les moyens de l’acquérir vu sa cherté !
Pensons bien qu’un embouteillage de voitures électriques reste un embouteillage ; l’emprise des routes et autoroutes est la même, et la construction de nouvelles routes contribuera à l’artificialisation des sols. En parallèle, la surconsommation d’énergie électrique n’autorisera pas à consommer moins de pétrole, et accentuera la construction de centrales nucléaires. Etc.
La gratuité du transport public est déjà une réalité
Aubagne, Châteauroux, Compiègne, Dunkerque, maintenant Montpellier et 32 autres cités ont instauré cette totale gratuité, et les usagers ne s’en plaignent pas ! De nombreuse grandes villes dans le Monde, dont notamment le Luxembourg, en ont fait de même ; ce n’est pas parce que les médias restant obstinément silencieux sur ce sujet – très politique – que l’alternative, véritablement progressiste, ne doit pas intéresser l’ensemble de la population de France.
Le financement des transports en commun doit donc être assuré par l’ensemble des collectivités, de l’État et des entreprises du pays. Cela impose de considérer le développement des transports en commun comme une priorité absolue, notamment en termes budgétaires.
La mise en place généralisée de cette gratuité bénéficiera : à court terme aux plus précaires ; à moyen terme à l’atmosphère bien moins polluée des villes, comme des campagnes ; et à long terme, développera différemment les modèles de transports de personnes dont la société à besoin.
Pour en savoir davantage et en détail sur cette exigence,
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